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Journée internationale des droits des femmes : trois figures emblématiques du droit

Chaque 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes offre l’opportunité de mettre en lumière celles qui ont marqué l’histoire par leur engagement et leur combat pour l’égalité. Dans le domaine du droit, plusieurs femmes ont contribué à transformer la société et à faire évoluer les droits fondamentaux. Parmi elles, nous en avons sélectionné trois : Gisèle Halimi, Simone Veil et Jeanne Chauvin. Elles ont ouvert la voie à des avancées déterminantes pour la reconnaissance des droits des femmes.

Gisèle Halimi : une avocate au service des libertés

Grande figure du barreau et du féminisme, l’avocate et ancienne députée de l’Assemblée nationale Gisèle Halimi a consacré une partie de sa carrière à la défense des droits des femmes. Son engagement s’est illustré, notamment, lors du procès de Bobigny en 1972, où elle a plaidé en faveur d’une jeune fille jugée pour avoir avorté après un viol. Son action a joué un rôle clé dans l’adoption de la loi Veil en 1975, légalisant l’interruption volontaire de grossesse en France.

Au-delà de son combat pour le droit à l’avortement, Gisèle Halimi a défendu des causes majeures, comme la reconnaissance du viol comme crime en droit français en 1980. Par son engagement politique et international, notamment à l’UNESCO et aux  Nations Unies, elle a contribué à faire progresser les droits des femmes bien au-delà des frontières hexagonales.

Simone Veil : un engagement politique et juridique pour les droits des femmes

Sur le plan institutionnel, Simone Veil incarne l’une des figures les plus marquantes du XXème siècle. Rescapée de la Shoah, elle s’est engagée dans la magistrature avant d’être nommée ministre de la santé en 1974. Elle porte alors la loi dépénalisant l’avortement en France, un texte qui sera adopté après des débats houleux et qui restera une avancée majeure pour les droits des femmes.

Première femme élue présidente du Parlement européen en 1979, Simone Veil a joué un rôle central dans la construction européenne et la promotion des droits humains. Elle a poursuivi son engagement en siégeant au Conseil constitutionnel et en plaidant en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes tout au long de sa carrière. Son entrée au Panthéon en 2018, aux côtés de son époux Antoine Veil, marque la reconnaissance de son parcours exceptionnel.

Jeanne Chauvin : pionnière du barreau français

Avant Gisèle Halimi et Simone Veil, une autre femme a ouvert la voie dans le domaine du droit : Jeanne Chauvin. En 1901, elle devient la première avocate à plaider en France, après avoir bataillé pour faire évoluer la législation qui interdisait jusqu’alors aux femmes d’exercer cette profession.

Diplômée en droit et en philosophie, Jeanne Chauvin s’est battue pour l’égalité professionnelle et l’accès des femmes aux carrières juridiques. Son engagement a permis d’élargir le champ des possibilités pour les générations suivantes et d’inscrire progressivement les femmes dans la sphère juridique et judiciaire.

Un héritage précieux pour les générations futures

L’histoire du droit a été marquée par ces figures féminines qui ont brisé les barrières et fait avancer les droits fondamentaux. Leur courage et leur détermination continuent d’inspirer les nouvelles générations de juristes et de citoyens engagés pour l’égalité. La Faculté de Droit de l’Université Catholique de Lille, en reconnaissant leur apport à travers des initiatives académiques et des lieux qui portent leur nom (amphithéâtre Simone Veil sur notre campus d’Issy-les-Moulineaux [près de Paris] ou encore la Promotion Gisèle Halimi en 2021-2022), souhaite perpétuer leur mémoire et leur combat pour une société plus juste.

L’élection cette année de la première femme Doyen de notre Faculté de Droit, madame Sarah Durelle-Marc, vient également renforcer le rôle des femmes dans l’enseignement supérieur.

Article édité le 8 mars 2025