Colloque – Universalité & particularités culturelles du crime

L’« Association pour la Recherche et les Pratiques en Ethno-Criminologie » (ARPEC) est une initiative d’universitaires et de praticiens intéressés par le crime (l’acte, sa sanction, les lois et normes qui le définissent et le contrôlent) et en particulier par ses dimensions interculturelles.
Elle propose ainsi d’organiser une première réunion de réflexion sur la définition de son objet en conviant des universitaires de diverses disciplines (droit, anthropologie, psychologie, sociologie, psychiatrie etc.) et des professionnels de la chaine pénale confrontés à ces problématiques.

La criminologie s’intéresse en particulier aux interdits, à leurs transgressions et leurs sanctions. Selon Émile Durkheim, le crime constitue une offense aux états forts et définis de la conscience collective, mais aussi une force motrice permettant à chaque société de se connaître et d’évoluer.
Nombreux ont été les chercheurs à considérer dès lors le crime comme un construit social et culturel, témoignage de la diversité des systèmes de valeurs et de représentations élaborés par l’espèce humaine. De là résulte la difficulté à lui trouver une définition exhaustive, de nature universelle, valable en tout temps et en tous lieux.
Les relations complexes entre l’Universalité et les particularités locales liées à la culture, tant en psychiatrie qu’en criminologie, préoccupent les penseurs haïtiens, surtout depuis les travaux du psychiatre haïtien Louis Mars, créateur de l’ethnopsychiatrie – s’il faut en croire Georges Devereux et Tobie Nathan.

Tant d’événements de portée mondiale ont eu lieu en Haïti, tant de systèmes très différents de valeur et de représentations s’y sont succédés : première rencontre historique entre l’Europe et
l’Amérique le 6 décembre 1492 ; génocide, sur l’ordre des monarques espagnols, achevé une décennie plus tard, d’un million d’autochtones, qui avaient été dénommés, par erreur, des « Indiens » ; naissance, épanouissement, mais aussi guerre à l’origine de la fin de la « Traite des Nègres ».
Il semble donc intéressant et peut-être instructif d’y explorer les particularités de ce construit social : ni type de description ni modèle, seulement un exemple.
Or, depuis sa création officielle, en février 1987, l’association « Communauté Haïtienne du Nord de la France » (CHNF) poursuit les mêmes objectifs statutaires : non seulement « d’aider des collectivités locales haïtiennes selon leurs besoins et leurs choix » mais aussi, entre autres, de « faire connaître Haïti, son histoire, sa culture, son art, son patrimoine ».
Nul ne s’étonnera donc de l’intérêt que porte la CHNF pour une recherche et des réflexions pluridisciplinaires portant sur l’universalité et les particularités culturelles du crime, à la fois et en même temps, dans le cadre précis des projets et des méthodes de l’ARPEC et le respect strict de ses propres missions.

C’est donc dans ce cadre et ce respect, à l’aune d’une tension dialectique entre l’universel et le particulier que les deux associations proposent d’inscrire les débats de ces deux journées de réflexion et d’échanges le 22 septembre 2023 à l’amphithéâtre « Prestige » de l’Université de Lille (Campus Pont de Bois) et le 23 septembre 2023 à l’amphithéâtre Saint-Louis de l’Université Catholique de Lille (rue du Port à Lille) dès 9h.

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